Vue panoramique réaliste de la marina de Bas-du-Fort en Guadeloupe avec bateaux amarrés et paysage côtier tropical

Publié le 16 juillet 2025

L’arrivée par la mer en Guadeloupe est une expérience inoubliable, l’aboutissement d’une traversée ou le début d’une exploration des joyaux de l’arc antillais. Cependant, une fois l’horizon terrestre en vue, une décision logistique cruciale se présente : quelle marina choisir pour son escale ou comme port d’attache ? Cette question est loin d’être anodine, car de ce choix dépendent la facilité d’avitaillement, l’accès aux services techniques, l’ambiance de votre séjour et la planification de vos navigations futures. L’archipel guadeloupéen offre une palette de solutions portuaires bien plus large qu’il n’y paraît, allant au-delà des grands pôles connus. Des infrastructures modernes et animées aux mouillages plus discrets près des réserves naturelles, chaque option présente des caractéristiques propres.

Choisir son port ne se résume pas à trouver une simple place de stationnement pour son bateau. Il s’agit de sélectionner un véritable camp de base adapté à son programme, à son budget et à son équipage. Faut-il privilégier la proximité des chantiers navals de Pointe-à-Pitre ou le charme plus tranquille de la côte sous le vent ? Comment anticiper les coûts réels et les disponibilités en haute saison ? Cet article a été conçu comme un outil d’aide à la décision pour les capitaines et équipages en route vers la Guadeloupe. Il se veut un guide pratique et objectif pour naviguer parmi les options, comprendre leurs spécificités et, in fine, assurer un accueil réussi sur l’île Papillon.

Pour un aperçu plus large du contexte de la navigation aux Antilles, cette vidéo compare la Guadeloupe et la Martinique, vous aidant à situer l’île Papillon et ses attraits uniques dans l’arc antillais.

Cet article est structuré pour vous guider pas à pas dans votre prise de décision. Voici les points clés que nous allons explorer en détail pour vous aider à choisir la marina la plus adaptée à vos besoins :

Sommaire : tout savoir sur les ports de plaisance guadeloupéens

Bas-du-Fort ou Rivière-Sens : le duel des portes d’entrée en Guadeloupe

Le choix de votre première marina en Guadeloupe conditionne souvent la tonalité de votre séjour. Deux options principales se distinguent comme portes d’entrée stratégiques : la marina de Bas-du-Fort au Gosier et celle de Rivière-Sens à Gourbeyre. La première, située au cœur de la zone la plus animée de l’île, est le hub principal de la plaisance. C’est un choix de raison pour qui cherche un maximum de services à portée de main. Avec une infrastructure impressionnante, la marina de Bas-du-Fort offre plus de 1000 emplacements, ce qui en fait la plus grande de la Guadeloupe. Elle concentre un grand nombre de chantiers navals, de shipchandlers et de professionnels du nautisme, rendant toute intervention technique simple et rapide.

À l’opposé, la marina de Rivière-Sens, sur la côte sud de Basse-Terre, offre une atmosphère radicalement différente. Plus petite, plus calme et nichée dans un écrin de verdure, elle séduit les navigateurs en quête de tranquillité et d’authenticité. Son emplacement est idéal pour explorer la Réserve Cousteau, les îles des Saintes ou simplement profiter de la nature luxuriante de cette partie de l’archipel. Le choix entre ces deux pôles est donc avant tout une question de programme : l’efficacité et l’animation d’un grand port centralisé pour Bas-du-Fort, ou le calme et la proximité avec des sites de navigation exceptionnels pour Rivière-Sens. Votre tirant d’eau et la taille de votre navire seront également des critères à vérifier, bien que les deux infrastructures puissent accueillir une grande variété d’unités.

Il est souvent considéré que Rivière-Sens, par son cadre, pourrait être une base de départ intéressante pour des événements nautiques locaux, offrant un bon équilibre entre services techniques et cadre naturel.

Quelle marina privilégier pour l’ambiance et les rencontres entre navigateurs ?

En Guadeloupe, les atmosphères varient considérablement d’un site à l’autre. La marina de Bas-du-Fort, par sa taille et sa proximité avec la zone la plus animée de l’île, offre une vie sociale riche et constante. Les pontons y sont un véritable lieu de brassage, où il est facile d’échanger des conseils de navigation. À l’inverse, des ports plus petits ou intégrés dans un environnement naturel préservé, comme Rivière-Sens ou le mouillage de Deshaies, sont souvent recherchés pour leur calme, favorisant des échanges plus discrets entre passionnés de voile.

L’illustration ci-dessous capture l’esprit de ces moments de partage que l’on retrouve dans les bars animés des marinas guadeloupéennes.

Ambiance conviviale au bar d'une marina avec navigateurs en discussion

Comme le suggère cette image, l’atmosphère chaleureuse est un facteur clé. Il est souvent considéré que des ports comme celui de Deshaies, avec son charme de village de pêcheurs, offrent une ambiance authentique appréciée des navigateurs au long cours. À l’inverse, Rivière-Sens séduirait davantage par son calme et sa connexion directe avec la nature, favorisant des échanges plus discrets entre passionnés.

En fin de compte, le meilleur port sera celui où votre équipage se sentira le mieux, que ce soit au cœur de l’effervescence ou dans un havre de paix propice aux échanges plus discrets.

Décrypter le coût réel d’une place de port : ce que les tarifs ne disent pas

Le budget alloué à une place de port est un poste de dépense majeur dans la gestion d’un bateau. Cependant, se fier uniquement aux tarifs affichés par les marinas peut conduire à des surprises. Le coût réel d’une escale inclut souvent des frais annexes qu’il est indispensable d’anticiper pour établir un budget prévisionnel juste. Les tarifs de base varient en fonction de la taille du bateau (longueur et largeur), de la durée du séjour et de la saison. Il est crucial de vérifier si le prix inclut les fluides, car la consommation d’eau et d’électricité peut rapidement faire grimper la note finale, surtout pour des séjours de longue durée.

De plus, il faut être attentif aux conditions spécifiques qui peuvent influencer le prix. Par exemple, les tarifs des places en marina incluent des frais variables et majorations importantes selon les périodes, avec des augmentations pouvant atteindre 50 % durant les jours fériés ou les week-ends. La taxe de séjour est un autre élément à ne pas oublier. Au-delà de ces coûts directs, il faut également prendre en compte les « coûts cachés » ou indirects : la proximité des commerces pour l’avitaillement peut réduire les frais de transport, tandis qu’un port éloigné de tout peut engendrer des dépenses supplémentaires pour chaque déplacement.

Il est donc conseillé de demander un devis détaillé à la capitainerie avant de s’engager, en précisant bien tous les services dont vous aurez besoin. N’hésitez pas à comparer les offres de plusieurs marinas et à vous renseigner sur les forfaits longue durée qui peuvent s’avérer plus avantageux. Certains ports proposent des cartes prépayées pour les fluides, une solution pratique pour maîtriser sa consommation et son budget.

En résumé, une bonne gestion budgétaire passe par une lecture attentive des conditions générales de vente de chaque port et une anticipation de l’ensemble des besoins de l’équipage et du navire.

Comment réagir face à des marinas complètes en haute saison ?

La Guadeloupe est une destination de plaisance très prisée, particulièrement durant la haute saison touristique, qui s’étend de décembre à avril. Pendant cette période, trouver une place de port disponible peut rapidement devenir un véritable casse-tête pour les navigateurs qui n’ont pas anticipé leur arrivée. La saturation des infrastructures est un problème récurrent, notamment dans les marinas les plus populaires comme Bas-du-Fort ou Saint-François. Face à un refus de la capitainerie pour cause de port complet, il est inutile de paniquer ; des solutions alternatives existent et une bonne connaissance du réseau local peut faire toute la différence.

La première stratégie consiste à contacter les marinas moins centrales. Des ports comme Rivière-Sens ou même des mouillages organisés peuvent avoir des disponibilités là où les grands hubs sont saturés. La clé réside dans la flexibilité et la préparation. Une autre approche efficace est de s’appuyer sur la coopération inter-portuaire. En effet, les marinas guadeloupéennes travaillent de plus en plus en réseau pour optimiser l’accueil des plaisanciers. Selon Marie-Cécile Rippon, une figure clé du secteur, « La fédération des marinas favorise l’échange d’information et la réorientation des plaisanciers entre ses sites membres pour pallier la saturation d’une marina. » Cette collaboration permet de rediriger un bateau vers un port voisin ayant des places libres, transformant un problème potentiel en une simple adaptation de l’itinéraire.

Cette coopération est une information précieuse, car elle est soutenue par des initiatives structurées au sein de l’archipel, comme le souligne une démarche visant à fédérer les marinas pour mieux gérer l’accueil.

Carte conceptuelle représentant la coopération entre les marinas de Guadeloupe

Ce réseau collaboratif, illustré ci-dessus, est la clé pour garantir une place à chaque plaisancier, même en période de forte affluence, en optimisant les capacités d’accueil sur l’ensemble du territoire. Il est donc recommandé d’appeler plusieurs capitaineries et de mentionner votre flexibilité pour être redirigé. Enfin, n’oubliez pas les zones de mouillage autorisées, qui représentent une excellente alternative pour quelques nuits, à condition que la météo soit favorable et que votre équipement (ancre, chaîne) soit adapté.

Planifier ses escales plusieurs semaines à l’avance et maintenir un contact régulier avec les capitaineries reste la méthode la plus sûre pour s’assurer une place au quai durant les mois les plus chargés.

Gestion des avaries techniques : du remorquage à la réparation

Une panne en mer est l’une des pires craintes de tout capitaine. Qu’il s’agisse d’un problème moteur, d’une avarie de gréement ou d’un souci électrique, une gestion rapide et méthodique de la situation est impérative pour la sécurité de l’équipage et du navire. En Guadeloupe, un réseau de professionnels compétents est disponible pour intervenir, mais il faut savoir qui appeler et où se diriger. La première étape en cas de panne immobilisante est de garantir la sécurité : mouiller si la profondeur le permet, alerter le CROSS-AG (Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage Antilles-Guyane) si la situation présente un danger immédiat, et contacter un service de remorquage professionnel si nécessaire.

Une fois le bateau en sécurité, la question de la réparation se pose. La marina de Bas-du-Fort est sans conteste le principal pôle technique de l’île, avec la plus grande concentration de mécaniciens, d’électriciens et de stratifieurs. Le carénage et les réparations majeures y sont facilités par la présence de plusieurs aires techniques et d’engins de levage. Le cliché ci-dessous illustre le type d’intervention technique spécialisée que l’on peut trouver dans les ateliers nautiques guadeloupéens.

Détail d'un moteur de bateau en cours de réparation dans un atelier nautique

Cette image met en lumière la complexité des moteurs marins et la nécessité de faire appel à des experts. Pour vous aider à organiser votre démarche en cas de problème, voici une liste d’actions à entreprendre et de contacts utiles.

Procédure et contacts utiles en cas de panne en Guadeloupe

  • Étape 1 : Sécurisation et contact. Mettez le bateau en sécurité et contactez un service spécialisé en moteurs marins comme CAPTAIN NAUTIC ou un autre professionnel reconnu.
  • Étape 2 : Évaluation et remorquage. Évaluez l’urgence avec le professionnel pour organiser une intervention sur site ou un remorquage vers une zone technique.
  • Étape 3 : Diagnostic et réparation. Une fois au port, faites appel à des spécialistes pour un diagnostic précis. Voici quelques contacts de référence :
    • Karukera Marine (Bas du Fort) – Tél : 0590 90 90 96
    • Fred Marine Mécanique (réparations moteurs) – Tél : 0590 90 71 37
    • Phillis Atelier (Shipchandler) – Tél : 0590 90 88 77
  • Étape 4 : Inspection post-réparation. Exigez une inspection et des tests en mer après l’intervention pour vous assurer que le problème est entièrement résolu avant de reprendre votre navigation.

Avoir une liste de contacts fiables à bord et une assurance couvrant le remorquage sont des précautions élémentaires qui peuvent transformer une situation de crise en un simple contretemps technique.

Logistique et avitaillement : se faire livrer directement à bord

Une escale réussie passe inévitablement par une logistique d’avitaillement bien rodée. Reconstituer les stocks de vivres, d’eau, de carburant ou encore recevoir des pièces détachées est une opération qui peut être chronophage. Heureusement, la Guadeloupe dispose de services de plus en plus développés pour faciliter la vie des plaisanciers, notamment grâce à des solutions de livraison directement à bord. Cette option représente un gain de temps et de confort considérable, permettant aux équipages de se concentrer sur l’entretien du bateau ou la préparation de la prochaine étape de leur croisière, plutôt que de courir les supermarchés et les fournisseurs.

Plusieurs entreprises locales se sont spécialisées dans l’avitaillement des navires de plaisance, proposant des catalogues de produits variés allant du frais à l’épicerie fine, en passant par les boissons. Il suffit généralement de passer commande en ligne ou par téléphone quelques jours à l’avance pour être livré directement sur son catway. Au-delà de l’alimentaire, ces services s’étendent souvent à la livraison de pièces mécaniques ou d’accastillage commandées auprès de shipchandlers locaux ou même en métropole. Cette facilité logistique est un véritable atout, en particulier pour les bateaux ayant des besoins spécifiques ou nécessitant des réparations.

Étude de cas : la logistique de transit maritime

Problème : Un navigateur en escale en Guadeloupe a besoin de recevoir un équipement spécifique (par exemple, un nouveau dessalinisateur) commandé en Europe, sans avoir à gérer les complexités du dédouanement et du transport terrestre.

Solution : Le plaisancier fait appel à une société comme SGC Maritime, spécialisée dans le transit maritime. L’entreprise prend en charge la réception du colis à l’arrivée du fret, s’occupe de toutes les formalités douanières et organise le transport final.

Résultats : Grâce à un suivi personnalisé et un devis transparent, le navigateur reçoit son équipement directement à la marina. Ce service clé en main lui a permis d’éviter les tracas administratifs et logistiques, assurant une réparation ou une mise à niveau de son bateau de manière fluide et efficace.

Ces services, autrefois réservés aux superyachts, sont aujourd’hui de plus en plus accessibles et transforment l’expérience d’une escale technique ou de longue durée en Guadeloupe.

Planifier son itinéraire de croisière depuis les marinas de l’île

Le choix d’une marina en Guadeloupe n’est pas une fin en soi ; c’est avant tout le point de départ de nouvelles aventures nautiques. La position de votre port d’attache influence directement la facilité d’accès aux différents bassins de navigation de l’archipel. Un itinéraire de croisière bien pensé doit prendre en compte les distances, les vents dominants (les alizés) et les abris potentiels. Une marina située sur la côte est de Grande-Terre, comme Saint-François, offre un accès direct à des destinations comme La Désirade ou Petite-Terre. En revanche, elle expose à une mer souvent plus formée.

Depuis Bas-du-Fort, le carrefour de l’île, toutes les options sont ouvertes. Une courte navigation vers le sud vous mène à l’archipel des Saintes ou à Marie-Galante, deux destinations incontournables. Partir vers l’ouest vous ouvre la porte de la magnifique côte sous le vent de Basse-Terre, avec ses mouillages tranquilles et ses spots de plongée exceptionnels comme la Réserve Cousteau. Une marina comme Deshaies, au nord-ouest de Basse-Terre, est quant à elle une base parfaite pour ceux qui envisagent de poursuivre leur route vers Antigua ou les autres îles du nord de l’arc antillais. Chaque port a donc ses avantages stratégiques en fonction de votre programme de navigation.

Pour vous aider à structurer votre projet, voici les étapes fondamentales à considérer lors de la conception de votre parcours en Guadeloupe.

Check-list pour un itinéraire réussi en Guadeloupe

  • Étape 1 : Définir les escales principales. Listez les sites que vous souhaitez absolument visiter (ex: Les Saintes, Marie-Galante, Petite-Terre, Réserve Cousteau) et estimez le temps à consacrer à chacun.
  • Étape 2 : Vérifier les capacités d’accueil. Renseignez-vous sur les options de mouillage ou les bouées disponibles dans vos escales. Certains sites, comme Petite-Terre, ont des réglementations très strictes.
  • Étape 3 : Intégrer les conditions météorologiques. Prenez en compte les alizés et la houle. La côte est (au vent) est généralement plus exposée que la côte ouest (sous le vent), ce qui influence le confort en navigation et au mouillage.
  • Étape 4 : Organiser les points d’avitaillement. Planifiez vos arrêts dans des marinas ou des bourgs permettant de refaire le plein de vivres, d’eau et de carburant pour ne pas être pris au dépourvu.

La réussite de votre exploration de l’archipel dépend grandement de cette phase de préparation. Élaborer un plan de navigation cohérent est la garantie de profiter au maximum des trésors que la Guadeloupe a à offrir.

La flexibilité reste le maître-mot : la météo peut toujours vous amener à modifier votre plan, et c’est aussi ce qui fait le charme de la navigation dans les îles.

Synthèse : jeter l’ancre en Guadeloupe, les clés d’une escale maîtrisée

Naviguer en Guadeloupe est une promesse de paysages époustouflants et d’expériences mémorables. Cependant, comme nous l’avons vu, le succès d’un séjour repose sur une série de décisions logistiques bien préparées. Le choix de la marina n’est que la première d’entre elles, mais elle est déterminante. Que vous recherchiez l’efficacité d’un grand pôle de services comme Bas-du-Fort, l’ambiance festive de Saint-François ou la quiétude de Rivière-Sens, chaque port offre un visage différent de l’île. L’analyse des coûts, la connaissance des solutions en cas de saturation des ports et l’identification des professionnels compétents pour les réparations sont autant de piliers d’une escale sereine.

La clé est de définir clairement vos priorités : avez-vous besoin d’un accès facile aux chantiers ? Privilégiez-vous une vie sociale animée ? Ou votre objectif principal est-il de disposer d’un point de départ optimal pour explorer les îles voisines ? En répondant à ces questions, vous pourrez affiner votre sélection et trouver le port qui correspond parfaitement à votre programme et à votre philosophie de la navigation. L’anticipation est votre meilleure alliée, que ce soit pour réserver une place en haute saison, planifier un avitaillement ou concevoir un itinéraire de croisière réaliste et passionnant.

Avec ces connaissances en main, l’étape suivante consiste à contacter les capitaineries pour affiner vos plans, confirmer les disponibilités et préparer concrètement votre arrivée pour jeter l’ancre au cœur de l’archipel guadeloupéen.

Rédigé par Jean-Marc Le Quintrec, Skipper professionnel cumulant plus de 30 ans de navigation, il est un expert reconnu des traversées de l’Atlantique et des subtilités de la navigation dans l’arc antillais..